L’heLLÉnisme en France dans Le prÉsent
il serait très utile de faire une synthèse globale sur l’enseignement
et la recherche du Grec en France à tous les niveaux, ainsi que sur lesgrands problèmes qui se posent. il n’existe actuellement aucune synthèsede ce genre, car les différentes actions qui peuvent être menées soit dansles institutions officielles soit dans diverses associations sont trèséparpillées. L’initiative prise par l’académie d’athènes de faire un bilandes études classiques dans différents pays est très heureuse. mais il n’estpas possible de présenter un bilan détaillé en une vingtaine de minutespour un pays. On présentera ici le commencement d’une synthèse quidevrait être approfondie et prolongée sur l’hellénisme en France dans leprésent.
La continuité que l’on pourrait attendre dans l’enseignement et la
recherche du Grec en France n’est pas visible, car c’est la parcellisationqui domine. même au niveau le plus élevé, celui des ministères, il y aune séparation entre l’enseignement secondaire et l’enseignementsupérieur: l’enseignement secondaire dépend du ministère de l’Éduca-tion nationale (ministre: Luc chatel), tandis que l’enseignementsupérieur et la recherche relèvent du ministère de l’enseignementsupérieur et de la recherche (ministre: Valérie pécresse). cette séparationentraîne à la marge des subtilités assez difficiles à comprendre pour unétranger. normalement l’enseignement du grec dans le secondairejusqu’au baccalauréat (diplôme marquant la fin des études secondaires)appartient au ministère de l’Éducation nationale, alors que l’enseigne-ment du grec et la recherche après le baccalauréat relèvent du ministèrede l’enseignement supérieur et de la recherche. et pourtant il y a enFrance une particularité, c’est que l’enseignement du grec (après le bac-calauréat) dans les classes préparatoires aux sections littéraires des deux
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Grandes Écoles normales supérieures, celle de paris (ens Ulm) et cellede province (ens Lyon) dépend du ministère de l’Éducation nationale,car il a lieu dans de grands lycées de paris ou de province. c’est uneparticularité notable, car l’enseignement donné dans ces classes prépara-toires littéraires sur deux ans minimum, et trois ou quatre ans maximum,est d’une excellente qualité, et reste encore la base d’une solide connais-sance du grec chez les étudiants qui ont reçu cet enseignement, qu’ilssoient ou non reçus au concours des Écoles normales supérieures. ilsforment le vivier des enseignants et des chercheurs hellénistes qui con-tinueront à faire la richesse des études classiques en France. dans cesclasses préparatoires, l’enseignement des langues anciennes a même étérécemment revalorisé, car un enseignement de “langue et culture an-tique” est désormais obligatoire pour tous les élèves en première année.
Le reste de l’exposé va se présenter suivant cette division: enseigne-
ment du grec dans le secondaire; puis enseignement et recherche dugrec dans le supérieur.
dans l’enseignement secondaire, on observe aussi une partition qui,
dans une certaine mesure, peut nuire à la continuité de l’enseignementdu grec. car les études secondaires sont divisées entre deux établisse-ments distincts: les collèges pendant les quatre premières années (si -xième, cinquième, quatrième, troisième), les lycées pendant les troisannées suivantes (seconde, première, terminale). L’aboutissement est lediplôme du baccalauréat, diplôme national qui permet d’entrer dans l’en-seignement supérieur.
Quelle est la place du grec dans ce cursus? du point de vue his-
torique, on assiste à une régression qui n’est pas particulière à la France. Jusqu’en 1968 le latin était enseigné à partir de la sixième (= 1ère année)et le grec était une option possible à partir de la quatrième (= 3e année). mais actuellement, depuis 1998, le latin ne peut être commencé qu’àpartir de la cinquième (= 2e année) et le grec n’est possible qu’à partirde la troisième (= 4e année). ce sont des options. c’est-à-dire que lesélèves peuvent ne faire ni latin ni grec (ce qui est la majorité!), faire dulatin et du grec (ce qui n’existe pratiquement plus!), ou enfin du latinseul ou du grec seul (trois heures par semaine). Le grec n’existe doncque dans la dernière année du collège.
après une seule année d’enseignement du grec, l’élève passe donc
dans un autre établissement, le lycée. ceux qui ont commencé le grecen troisième peuvent le continuer au lycée en enseignement optionnel.
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mais le changement d’établissement risque d’entraîner l’abandon. defait, si le latin et le grec attirent de nombreux élèves en collège, les aban-dons sont encore trop nombreux lors du passage au lycée, en raison dela concurrence entre les disciplines et des difficultés que rencontre la fil-ière littéraire à attirer un nombre important de lycéens. il est toutefoispossible maintenant de commencer le grec en arrivant au lycée (en se -conde = 5e année) dans la filière littéraire que le ministère a souhaitérenforcer en créant deux enseignements d’exploration “langues et cul-tures de l’antiquité”, l’un étant pour le latin, l’autre pour le grec. dansla pratique, les élèves qui continuent le grec en enseignement optionnelet ceux qui le commencent dans le cadre de l’enseignement d’explorationsont souvent regroupés dans le même cours, ce qui ne facilite pas latâche de l’enseignant puisqu’il s’adresse à des élèves de niveau différent. Le grec est aussi offert en dehors de la filière littéraire comme “optionfacultative” (option choisie pour le plaisir, quel que soit le cursus). Unenseignement de grec est donc théoriquement possible, que l’on soit dansla filière littéraire ou non, en seconde (= 5e année du secondaire) et enpremière (= 6e année du secondaire). en terminale littéraire (7e annéedu secondaire), une langue ancienne (latin ou grec) peut être choisiecomme option dite de “spécialité”. Le grec comme le latin sont évaluéslors de l’examen terminal, le baccalauréat; les langues anciennes y jouis-sent d’un coefficient favorable (coefficient 3). rappelons pour mémoirequ’il existe aussi un enseignement privé, à côté de l’enseignement public,et que les langues anciennes peuvent être parfois plus prisées dans unenseignement plus traditionaliste.
de ce tableau, qui donne l’essentiel sans rentrer dans tous les dé-
tails, résulte néanmoins une complexité évidente où l’on ne reconnaîtplus l’esprit cartésien. Qui plus est, ce tableau donne des possibilitésthéoriques qui ne correspondent pas aux possibilités réelles des élèves. en effet, tous les établissements, collèges ou lycées, n’offrent pas à leursélèves la possibilité de bénéficier d’un enseignement de latin ou de grec. c’est là que l’on constate une disparité réelle entre les établissements:l’existence du grec, voire du latin, est en jeu selon que les chefs d’éta -blissement — qui disposent d’une dotation horaire globale pour toutesles disciplines — sont favorables ou défavorables aux études classiques,et aussi, à un échelon supérieur, selon la politique des recteurs d’a-cadémie qui peuvent, à l’intérieur d’une même ville ou d’un même“bassin” (= région), avoir tendance à supprimer des sections de grec
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dans certains établissements pour les regrouper dans un unique éta -blissement au nom de la “rationalisation”.
pour maintenir la présence des langues anciennes dans l’enseigne-
ment secondaire, outre l’initiative individuelle de professeurs motivésdont l’action est efficace sur le terrain, il existe des associations spécial-isées qui œuvrent pour la défense des Langues anciennes dans l’ensei -gnement secondaire. ce sont les associations régionales des enseignantsde Langues anciennes (areLa) qui sont regroupées dans une coordi-nation nationale, la cnareLa (coordination nationale des associationsrégionales des enseignants de Langues anciennes). cette associationtrès active pour tout ce qui concerne l’enseignement du grec dans leslangues anciennes a un site internet bien à jour (www.cnarela.fr) destinéaux enseignants de Lettres classiques dans l’enseignement secondaire età tous les passionnés des langues anciennes et de la culture classique. On y joindra une autre association la “sauvegarde pour l’enseignementLittéraire” créée par l’helléniste bien connue en Grèce, Jacqueline deromilly.
de même, pour la promotion du grec dans l’enseignement se -
condaire en France, il faut saluer l’initiative de la Grèce qui organisechaque année le concours européen “Étude de la langue et de la culturegrecques anciennes”. Le secrétaire général du concours en France est uninspecteur d’académie. s’adressant aux élèves des classes de premièreet de terminale des lycées, ce concours connaît en France depuis quatreans le plus vif engouement: 586 candidats français répartis sur 22académies ont participé au concours 2010. La Grèce récompense le pre-mier prix dans chaque pays européen. La France a tenu pour sa part àillustrer les plus brillantes réussites, en plus du premier prix. Les prix2010 seront remis solennellement en sorbonne dans les Grands salonsdu rectorat, en présence de son excellence l’ambassadeur de Grèce enFrance.
de plus tous les ans, l’association athéna organise un concours
national des civilisations grecque et latine avec le soutien de l’Éducationnationale afin de récompenser 20 lauréats sur environ 1500 candidatsde toute la France. Les deux concours ne font pas double emploi, carles candidats du concours athéna sont des élèves de latin et de grec de4ème et de 3ème de collège.
enfin, il existe aussi chaque année un concours Général des lycées
en France très réputé dans les disciplines traditionnelles: le Grec en fait
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partie depuis la création de ce concours général au milieu du XViiiesiècle, mais il fut longtemps réservé aux garçons. Jacqueline de romillyfut la première lauréate du concours général: elle remporta le premierprix de version latine et le deuxième de version grecque. Un prix auconcours général de version grecque reste une récompense prestigieuse.
en plus des associations ou des concours, on signalera pour clore
ce chapitre de l’enseignement secondaire, l’utilisation des ressources in-formatiques pour la promotion de la langue et de la civilisation grecques. Un site, intitulé “musagora”, né à l’initiative de professeurs de Versailles,est hébergé par le ministère de l’Éducation nationale (educnet). plusgénéralement sur la place des langues anciennes dans différents paysd’europe dont la France, on consultera le site informatique circe.
Venons-en à l’enseignement du Grec et à la recherche dans le
supérieur en France. Le Grec est enseigné concurremment à l’Universitéet dans “les classes préparatoires” pendant les deux premières années,puis à l’Université seule pour les années suivantes et dans les deuxÉcoles normales supérieures (ens rue d’Ulm paris; ens Lyon) pourles étudiants qui ont été reçus aux concours d’entrée. Le grec est en-seigné aussi dans d’autres grands établissements d’enseignement et derecherche dont il sera question plus loin. et il existe aussi des chercheursen grec, dispensés d’enseignement au cnrs (centre national de larecherche scientifique).
rappelons l’une des caractéristiques de l’enseignement supérieur
en France: le grec fait partie d’une trilogie français, latin, grec, enseignéeà l’Université sous le titre de “Lettres classiques”. par ailleurs, le cursusuniversitaire français a une autre spécificité qui rentre difficilement dansle cadre européen. c’est l’existence de deux concours nationaux de re-crutement de professeurs de l’enseignement secondaire ayant du grecdans la filière Lettres classiques: un concours sans programme, le capes(certificat d’aptitude professionnelle pour l’enseignement secondaire)de Lettres classiques et un concours avec programme (le plus pres-tigieux), l’agrégation de Lettres classiques à laquelle il faut joindre l’a-grégation de Grammaire. ces trois concours donnent accès àl’en seignement secondaire où le professeur enseignera au moins enthéorie les trois disciplines (français, latin, grec). dans la réalité, étantdonné le petit nombre de latinistes et d’hellénistes, l’étudiant reçu auconcours sera surtout professeur de français en entrant dans la carrière.
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Les cours de latin ou de grec sont considérés, en effet, comme un priv-ilège réservé, en général, aux professeurs les plus chevronnés dans l’éta -blissement s’il existe des cours de latin ou de grec, ce qui n’est pas larègle générale comme nous l’avons déjà vu.
sur ces concours de recrutement, il faut souligner avec force un
privilège par rapport aux autres pays européens, privilège dont les étu-diants français ne sont pas toujours conscients. c’est leur régularité an-nuelle. Jusqu’à présent, cette régularité n’a jamais été mise en cause. mais les modalités des concours et leur insertion dans le cursus desétudes supérieures est actuellement l’objet de grandes discussions et deréformes en cours. Le concours du capes est en voie d’être réformédans ses matières elles-mêmes. La fameuse triade français-latin-grec, quel’on pourrait qualifier de “triangle d’or” traditionnel de l’enseignementclassique français, est mise à mal, tout simplement parce que les troismatières de l’écrit qui étaient traditionnelles (français, latin, grec) sontramenées à deux, uniquement pour simplifier l’organisation du concours,et donc pour faire des économies. c’est dire que les deux langues anci-ennes ne bénéficieront plus chacune d’une épreuve autonome, maisseront regroupées dans une épreuve unique sans qu’il y ait égalité entreles deux langues, ce qui, bien entendu, serait trop simple. L’épreuveorale de langue ancienne disparaît au profit d’une épreuve de didactique,suivant une tendance actuelle où la pédagogie gagne du terrain au détri-ment du savoir disciplinaire. en revanche, les épreuves de l’agrégationdes Lettres classiques restent actuellement inchangées. elles demeurentl’image parfaite du triangle d’or dont il a été question. À l’écrit, commeà l’oral, l’égalité entre le grec et le latin est strictement respectée: uneversion et un thème à l’écrit, une interrogation sur un texte à l’oral; auprogramme quatre auteurs grecs et quatre auteurs latins. ce bastion desétudes classiques est le seul à subsister dans la tempête des réformes,mais cette survie n’est vraisemblablement que provisoire.
de toute manière ces concours doivent s’insérer dans un cursus des
études universitaires qui a été réformé pour s’insérer dans un moule eu-ropéen (Lmd: Licence, master, doctorat avec comptabilité de crédits),où de tels concours nationaux ne sont pas prévus. ce qui était aupara-vant une licence en trois ans, suivie d’une maîtrise en un an, puis d’undea (diplômes d’Études approfondies) en un an, et enfin d’une thèse,est devenu un cursus où la maîtrise et le dea sont réunis en un master(m1 = 1ère année; m2 = 2ème année). en réalité, il y a deux sortes de
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master: les master à vocation recherche et les master à vocation en-seignement. c’est dans ce nouveau moule que les concours doivent s’in-sérer, et l’on a créé pour désigner cette insertion, l’étonnante expressionde “masteurisation des concours”. mais comme l’agrégation, théorique-ment concours d’enseignement dans le secondaire, était aussi tradition-nellement considéré dans beaucoup de disciplines comme la conditionsine qua non pour l’inscription d’une thèse susceptible de débouchersur un poste d’enseignant-chercheur dans l’Université ou de chercheurau cnrs, il reste possible de passer l’agrégation en faisant un masterrecherche. c’est là que l’on perçoit toute l’ambiguïté de ce concours: ils’intègre mal dans un système européen, mais il est un excellent con-cours de sélection auquel se soumettent même les élèves qui ont étérecrutés dans les deux Écoles normales supérieures. de cette façon, legrec continue à être enseigné de manière satisfaisante à l’Universitédans la filière Lettres classiques. il faut, toutefois, reconnaître que dansplusieurs Universités de province, les effectifs sont dramatiquementpeu nombreux, si bien que la filière Lettres classiques y est menacéede disparition. À paris, la filière Lettres classiques est pratiquementregroupée dans l’Université de paris-sorbonne (paris iV) jouissant ainsid’une sorte de quasi-monopole, si l’on excepte l’Université de paris-nanterre (paris X).
c’est la raison pour laquelle les enseignants de Grec dans le
supérieur s’efforcent d’élargir le recrutement des étudiants, d’une parten développant les cours de grands débutants pour les étudiants quin’ont pas fait de grec dans le secondaire, qu’ils se destinent ou non àsuivre la filière classique, et d’autre part en proposant des cours de civil-isation grecque sur texte traduit aux étudiants qui n’ont pas l’intentiond’apprendre le grec. tout cela correspond aussi à une demande des étu-diants. de plus en plus d’étudiants demandent à suivre des cours delangue grecque ou latine, en particulier en histoire ancienne, en philoso-phie, en histoire de l’art et en archéologie: en réclamant non pas seule-ment des cours de civilisation, mais véritablement un apprentissagesérieux de la langue pour accéder à la pensée antique, ces étudiants montrent le caractère indispensable de l’héritage grec (et latin) pourcomprendre les œuvres postérieures et pour interpréter le monde con-temporain.
Une autre particularité de l’enseignement universitaire français est
la spécialisation des postes de professeur dans l’une des deux langues
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anciennes. On est dans le supérieur, professeur de latin ou de grec, à ladifférence du secondaire, où l’on est professeur de latin et de grec, ainsique de français. On n’envigera donc ici que les hellénistes. La trèsgrande majorité des hellénistes français qui sont dans le supérieur, qu’ilssoient philologues, linguistes, historiens, philosophes, archéologues, ontune agrégation, que ce soit une agrégation de Lettres classiques ou degrammaire, d’histoire ou de philosophie. ils sont pour la plupart égale-ment issus des Écoles normales supérieures; quant aux archéologues,ils sont souvent, de surcroît, anciens membres de l’École françaised’athènes. Leur carrière s’effectue principalement comme enseignants-chercheurs dans l’Université ou comme chercheurs au cnrs. ils appar-tiennent à des formations de recherche qui sont soit de l’Université soitdu cnrs soit des Unités mixtes de l’Université et du cnrs. À ces deuxcatégories principales, il convient d’ajouter ceux qui enseignent dansd’autres établissements publics, notamment l’École pratique des hautesÉtudes ou l’École des hautes Études en sciences sociales, voire le col-lège de France. L’École pratique des hautes Études a deux sections:sciences historiques et philologiques / sciences religieuses; notammentdans la section sciences historiques et philologiques, plusieurs “directionsd’étude” représentent des spécialités grecques: philologie, linguistique,papyrologie, épigraphie, dialectologie, archéologie, numismatique. L’an-thropologie grecque est aussi enseignée à l’École des hautes Études ensciences sociales. au collège de France, le grec est actuellementreprésenté par une chaire d’épigraphie grecque (confiée à un suisse delangue française).
Quelques-uns de ces hellénistes, une quinzaine, font partie de l’a-
cadémie des inscriptions et Belles Lettres1; une helléniste, Jacqueline deromilly représente le grec non seulement à l’académie des inscriptionset Belles Lettres, mais aussi à l’académie française; c’est exceptionnel. il n’y a malheureusement pas en France un répertoire qui centraliseraittous les hellénistes français qui sont à la fois enseignants-chercheurs dans
1. en voici la liste par ordre d’ancienneté à l’académie: Jacqueline de
romilly (1975), Jean marcadé (1983), Georges le rider (1989), paul Bernard(1992), Gilbert dagron (1994), Jacques Jouanna (1997), marc philonenko (1999),Juliette de la Genière (2000), philippe Gautier (2001), Jean-marie dentzer (2002),andré Laronde (2002), paul Goukowsky (2008), Jean-pierre sodini (2008),Olivier picard (2009).
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le supérieur, chercheurs au cnrs et auteurs. c’est regrettable, car ceserait la seule donnée qui pourrait permettre de mesurer le nombre, lafécondité et la diversité de tous ceux qui œuvrent actuellement pour lapromotion de l’hellénisme en France.
il faudrait achever ce panorama par les associations qui con-
tribuent à cette promotion dans l’enseignement supérieur et par lesgrandes revues ou publications, qu’elles soient ou non rattachées à cesassociations.
il y a l’association des professeurs de Langues anciennes de l’en-
seignement supérieur (apLaes) qui correspond à ce qu’est lacnareLa dans l’enseignement secondaire. c’est une association fondéeen 1967 qui défend l’existence du grec et du latin dans l’enseignementsupérieur, comme la cnareLa le fait pour l’enseignement secondaire. mais il y a deux associations beaucoup plus anciennes qu’il convientde citer, non pas parce qu’elles ont le privilège de l’âge, mais parce quedes publications savantes y sont liées. en premier lieu l’association pourl’encouragement des Études grecques en France dont le siège est à paris. elle fonctionne comme une association savante, avec des réunions men-suelles où deux communications sont présentées sur le grec; elle estsurtout connue par sa revue, la revue des Études grecques réputée parses articles et ses Bulletins, surtout le Bulletin épigraphique. La secondeest l’association Guillaume Budé dont le siège est aussi à paris, maisqui a des sections locales dans toute la France; elle est moins spécialiséeque la précédente dans l’hellénisme, puisqu’elle représente l’humanismegréco-latin et son héritage français; son Bulletin (le BaGB) est moinsréputé que la revue des Études grecques, mais son fleuron est constituépar la collection qu’elle patronne et qui est publiée aux Belles Lettres,la collection des Universités de France comprenant une série grecque etune série latine. La série grecque a publié actuellement 472 volumesd’éditions critiques de textes grecs avec traduction française. À cettesérie d’éditions grecques qui vont d’homère jusqu’au Vie siècle aprèsJ.-c., il faudrait joindre la série comparable des sources chrétiennes(Lyon) qui édite, entre autres, les textes patristiques grecs avec une édi-tion critique et une traduction française (actuellement 242 volumes) pub-liés par les éditions du cerf. mais à la différence de la collection desUniversités de France, cette série dépend non plus d’une association,mais d’une formation de recherche mixte Université/cnrs à Lyon (hi-sOma = histoire et source des mondes antiques, Umr 5189).
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cela nous permet de compléter le tableau des principales revues
ou publications concernant l’antiquité gréco-romaine issues des dif-férentes Universités dotées de presses Universitaires propres (cf. lecomptoir des presses d’Universités) ou du cnrs ou des deux à la fois,que ce soit à paris ou en province. ainsi à Lyon, parmi les publicationsde l’hisOma, outre les sources chrétiennes, on signalera la revue topoi(Orient-Occident), revue d’histoire et d’archéologie spécialisée (pour cequi concerne le grec) dans l’Orient hellénisé. Bordeaux compte la revuede province la plus vénérable, la revue des Études anciennes, qui estplus que centenaire; strasbourg, la revue Ktema (consacrée aux civili-sations de l’Orient, de la Grèce et de la rome antique); toulouse, larevue interuniversitaire pallas (qui est une revue des Études antiques);montpellier, les cahiers du Gita, périodique annuel consacré au théâtreantique); Besançon, Les dialogues d’histoire ancienne; caen Kentronune revue du monde antique et de psychologie historique; Lille, lescahiers de philologie depuis 1976, et récemment à partir de 2001 larevue philosophie antique, premier périodique spécialisé en France dansle domaine de la philosophie ancienne. Une collection hellenica vientd’être créée à paris-sorbonne (paris iV).
Je terminerai par les publications des autres établissements notam-
ment des Écoles et de l’académie. c’est évidemment l’École Françaised’athènes qu’il faut citer en premier pour toutes ses publications quiconcernent le monde grec central et oriental: sa revue, le Bulletin decorrespondance hellénique (Bch), les suppléments à la revue, la sérieen commun avec l’École Française de rome (la Bibliothèque des Écolesfrançaises d’athènes et de rome), les collections propres à chaque sitetraditionnel (délos; delphes; thasos; crète; péloponnèse; chypre; etplus récemment albanie). il conviendrait d’ajouter, pour l’hellénisme àalexandrie, le centre du cnrs dirigé par Jean-Yves empereur, célèbrepar ses découvertes sous-marines au phare d’alexandrie. L’École deshautes études en sciences sociales a une revue importante mètis (an-thropologie des mondes Grecs anciens). Quant à l’hellénisme en GrandeGrèce, il relève de l’École française de rome et non de l’École françaised’athènes. c’est une répartition administrative qui n’est pas trèsheureuse, car elle fragmente l’unité du monde grec ancien.
pour terminer par l’académie, puisque nous avons l’honneur de
parler au sein d’une académie, l’académie des inscriptions et BellesLettres de paris n’a certes pas de publication propre réservée à la Grèce,
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mais elle offre de nombreuses communications archéologiques, his-toriques et philologiques portant sur l’ensemble du monde grec danstoute son étendue depuis les colonnes d’hercule jusqu’à l’inde; ellessont intégralement publiées dans ses crai (comptes rendus de l’a-cadémie des inscriptions et Belles Lettres); des articles portant sur laGrèce sont également publiés dans son Journal des savants, ainsi quedes monographies dans les monuments et mémoires de la Fondationeugène piot, sans oublier le corpus Vasorum antiquorum portant surles musées de France ou les colloques de la Villa Kérylos.
nous terminerons par deux évocations symboliques de l’hellénisme
— pour le passé, celle de salomon reinach qui a légué à l’institut de
France cette Villa Kérylos, joyau d’inspiration grecque sur la côted’azur et lieu de mémoire de la culture grecque antique, où ontlieu justement chaque année les colloques de la Villa Kérylos
— et pour le présent, celle de Jacqueline de romilly, phare de l’hel-
lénisme en France, dont le dernier ouvrage qui vient de paraîtres’intitule: “La grandeur de l’homme au siècle de périclès”.
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1. en voici la liste par ordre d’ancienneté à l’académie: Jacqueline de
romilly (1975), Jean marcadé (1983), Georges le rider (1989), paul Bernard(1992), Gilbert dagron (1994), Jacques Jouanna (1997), marc philonenko (1999),Juliette de la Genière (2000), philippe Gautier (2001), Jean-marie dentzer (2002),andré Laronde (2002), paul Goukowsky (2008), Jean-pierre sodini (2008),Olivier picard (2009).
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Interactions between masculinity-femininity and apparent health in face preferences FG Smith1, BC Jones1, LM DeBruine1, AC Little2 1. Face Research Laboratory, School of Psychology, University of Aberdeen 2. Department of Psychology, University of Stirling Corresponding author Benedict C Jones, Face Research Laboratory, School of Psychology, University of Aberdeen Abstract Con