C.CLIN Sud-Est – Septembre 2004 Conduite à tenir en cas d’une épidémie de gale en établissement de santé Définition : la gale est une ectoparasitose (parasite externe) à Sarcoptes scabiei variété hominis qui vit dans l’épiderme humain, à l’origine d’une dermatose très prurigineuse et contagieuse.
I. Contexte épidémiologique
Le sarcopte a un aspect globuleux. La femelle, la plus grosse (0,3/0,4 mm de long, 0,2/0,4 mm de large) est donc difficilement vue par l’œil humain. Elle est munie de 4 paires de courtes pattes la faisant progresser de 2 à 3 mm/jour, laissant derrière elle une galerie béante contenant des excréments noirâtres ou des œufs (1 à 3 œufs/jour dont moins de 10% évoluent en larves qui remontent à la surface de la peau et donnent, après plusieurs mues, des nymphes puis des adultes en 10 à 20 jours). La femelle fécondée creuse son sillon dans l’épiderme (entre la couche cornée et la couche de Malpighi) à l’aide de ses chélicères (crochets situés sur la tête). C’est cette activité de creusement qui provoque les démangeaisons. Quant au mâle, il ne survit pas à l’accouplement. Le sarcopte chez l’hôte vit de 1 à 3 mois. Hors de l’hôte, sa durée de vie est courte et ne dépasse pas 2 jours (nécessité de chaleur et d’humidité). Personnes concernées
: toutes les personnes (patient, personnel, accompagnant…) pouvant être
en contact direct ou indirect avec le parasite. Parasitose inscrite au Tableau n°76 des maladies professionnelles selon le décret n° 99-95 du 15 février 1999 (délai de prise en charge : 7 jours).
Mode de transmission du parasite : par contact direct d’un sujet à l’autre, le sarcopte s’introduit
dans l’épiderme ou par contact indirect (avec le linge, la literie, les surfaces inertes). Lors de certaines épidémies, il peut exister une contagiosité plus élevée et une diffusion de la maladie plus rapide (gale dite norvégienne ou gale croûteuse ou hyperkératosique). Elle survient surtout chez les sujets immunodéprimés et les personnes âgées. La gale est aussi une maladie sexuellement transmissible. Signes cliniques
L’incubation de la maladie varie de 8 à 15 jours (temps nécessaire à la
multiplication des sarcoptes jusqu’à un nombre suffisant pour entraîner les manifestations cliniques). L’incubation est plus courte en cas de réinfestations (3 à 4 jours). Les premiers symptômes apparaissent une dizaine de jours après la contamination. Le patient peut être contagieux avant l’apparition des signes cliniques. La gale se manifeste par des démangeaisons, le plus souvent nocturnes, et par des lésions cutanées (plis inter digitaux et faces latérales des doigts, face antérieure des poignets et des coudes, bords antérieurs des creux axillaires, ceinture, cuisses, nombril, organes génitaux, plis des seins et des fesses) caractérisées par des fins sillons, des vésicules et/ou des plaques + squameuses. Le prurit n’apparaît que plusieurs jours après le contage. La gale ne confère pas d’immunité, mais chez les sujets en bonne santé, un équilibre hôte-parasite limite rapidement le nombre des femelles et le risque de recontamination est diminué. Diagnostic parasitologique positif : la recherche du parasite est réalisée par le biologiste. Le prélèvement au niveau d’un sillon permet l’identification au microscope des formes adultes mais également des formes larvaires, des œufs ou des excréments. Un contrôle parasitologique 48 heures après le traitement est inutile. Si un contrôle est demandé, il n’est pas à réaliser avant une semaine. Epidémiologie
(BEH n° 7 du 11 février 1997 : La gale dans les établissements pour personnes
âgées en France en 1997) Dans les établissements pour personnes âgées, la gale n’est pas un phénomène marginal. Une enquête transversale descriptive, réalisée du 1er septembre 1995 au 31 août 1996, a permis d’évaluer la fréquence
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2 des épisodes de gale en France métropolitaine, dans les centres de long séjour (LS, n=242) et les maisons de retraite (MR, n=647) : 14% des LS et 6,6% des MR ont déclaré au moins un cas au cours de la période d’étude ; le nombre de cas a été de 8,6 pour 1000 parmi les résidents et de 7,6 pour 1000 parmi le personnel dans les LS et respectivement de 4,9 et 4,8 dans les MR. Le pourcentage des établissements déclarant au moins 1 cas de gale ne diffère pas d’une région à l’autre. La fréquence de survenue ne diffère pas significativement entre les établissements publics et privés, ou selon la localisation urbaine, semi urbaine ou rurale. Le problème reste difficile à appréhender, lors de cette enquête il existe un fort taux de non réponse (le dossier FINESS compte 622 LS et 5975 MR). Il importe donc de sensibiliser le personnel des établissements au diagnostic précoce de la gale et de rappeler les consignes d’hygiène pour en éviter la transmission. Toute épidémie de gale nosocomiale* peut faire l'objet d'un signalement dans le cadre du décret n° 2001- 671 du 26 juillet 2001 selon le critère suivant : - Autre, :toutes les situations épidémiques nouvelles (cas groupés dans le temps et dans l’espace) font l’objet d’un signalement externe. *- < à 1 semaine en établissement de santé : gale communautaire - 1 à 6 semaines : gale nosocomiale probable (confirmation par investigation et recherche du cas index) - > à 6 semaines : gale nosocomiale certaine (recherche du cas index : patient, personnel, famille) Ce document apporte une démarche pratique pour la réalisation de l'enquête avec des documents techniques : - Exemple de fiches techniques extrait du : Précautions contact – Traitement du linge –
Entretien du l’environnement – Epidémie de gale. Organisation des équipes – Recensement des personnels à traiter – Demande exceptionnelle de PHARMACIE – Bilan literie – Demande exceptionnelle BLANCHISSERIE – Demande exceptionnelle MAGASIN,…
Conduite à tenir en cas de gale.
1. Cas isolé
Notifier à l’équipe d’hygiène pour enregistrement du cas et suivi Renforcer le lavage simple des mains, pour chaque soin, à l’entrée et à la sortie de la chambre
(aucun savon n’est considéré comme scabicide y compris les solutions hydro alcooliques). Seul l’effet mécanique est recherché.
Mesures complémentaires d’hygiène pour le malade
1. Traitement du malade selon prescription médicale 2. Mise en place immédiate jusqu’à 48 heures après le début du traitement des précautions
d’isolement « type contact » adaptées à la gale
3. Désinfection de l’environnement (literie, mobilier, linge personnel, drap, taie, …)
1. Blouses de protection à manches longues et usage unique pour tout contact direct avec
le malade (toilettes, pansements, examens médicaux, kinésithérapie, radio au lit,…)
2. Gants non stériles à usage unique 3. Quelques détails pratiques :
- ne pas secouer les draps lors de la réfection des lits - garder les sacs à linge dans la chambre - la désinfection quotidienne de la chambre est faite selon la procédure habituelle - procéder à une désinsectisation du local à linge.
Mesures à mettre en place pour les visiteurs
1. Information de la limite des visites à la famille et à tout visiteur 2. Mise en place de la signalisation des mesures spécifiques d’isolement 3. Information aux visiteurs des mesures à respecter :
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a. porter une blouse de protection à manches longues et de préférence à usage
b. éviter les contacts avec le patient en dehors du visage durant les premiers
jours du traitement, voire tout contact en cas de gale profuse
c. ne pas s’asseoir au bord du lit ou y déposer ses effets personnels d. ne pas sortir d’objet de la chambre e. ne pas emporter le linge sans les consignes de l’équipe soignante f. ne pas utiliser les toilettes de la chambre g. se laver les mains en sortant.
2. En cas d’épidémie (diagnostic médical établi)
Le chef de service et le cadre préviennent l’unité d’hygiène L’unité d’hygiène informe :
1. Le Directeur d’établissement (qui en informera le CHSCT et la Direction des soins) 2. Le Président de CLIN 3. Le Médecin du travail 4. Le Pharmacien 5. Les Services Economiques 6. Le services en charge du magasin hôtelier et de la lingerie.
1. Coordonne l’information (sous forme de réunions, de fiches, d’affiches ou encore de
courrier) auprès de tout le personnel concerné (personnel soignant, médico-technique, bionettoyage, animation, stagiaire, etc.…), des familles et des bénévoles sur le mode de transmission de la maladie, les mesures de désinfection, les modalités de traitement et les précautions à prendre.
a. Evaluer parmi les patients et les personnels,…le nombre de cas probables (prurit
isolé), très probables (prurit et lésions évocatrices), et certains (prélèvement positif réalisé au cours de l’examen dermatologique)
b. Définir la répartition géographique des cas c. Evaluer la quantité nécessaire de produits scabicides à commander d. Organiser la prescription médicale en lien avec le pharmacien e. Evaluer le temps de traitement par patient (toilette/ application du traitement/
désinfection du linge et de la literie) pour évaluer le nombre d’agents à mobiliser pour l’application du traitement (environ 1 heure/patient)
f. Evaluer la disponibilité en eau chaude sanitaire g. Evaluer le nombre de pinceaux en soie (dit queue de morue de 8 à 12 cm) à patient
unique qui sera nettoyé avec un détergent désinfectant entre chaque usage et qui sera jeté à la fin du traitement
h. Evaluer le linge nécessaire pour permettre le change complet du malade, de la
literie et des douches (oreillers, draps, couvertures, serviettes), le linge de toilette ainsi que les sacs (étanches) pour le traitement du linge ; le linge est décontaminé par un simple lavage en machine à 60°C additionné d’un produit lessiviel habituel; la décontamination du linge par un spray est particulièrement utile en cas de gale croûteuse. Si le linge ne supporte pas un lavage à 60°C, placer le linge dans une poche plastique et le vaporiser avec un produit scabicide (type A-PAR®,…), noter la date et l’heure d’application, laisser en contact 3 heures minimum avant l’envoi en blanchisserie. Si celui-ci ne supporte pas le lavage, éliminer l’excédant de produit par aération ou essuyage/brossage. S’il ne supporte pas le contact du produit, l’enfermer hermétiquement sans produit dans la poche une semaine puis le transporter en blanchisserie en suivant les mêmes consignes que précédemment.
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i. Prévoir du matériel de soins à usage unique (brassard à tension, stéthoscope,
3. S’assure des mesures mises en place
a. Isolement géographique du secteur du service concerné b. Interdire les visites par voie d’affichage (sur toutes les portes d’accès au lieu isolé)
pendant 48 heures dans le secteur concerné par l’épidémie
c. Maintenir l’isolement 48 heures après le début du traitement d. Déplacement des malades et des personnels entre secteurs y compris du même
e. Porter une tenue de protection, tenue à compléter par des sur chaussures en cas de
f. Renforcer le lavage des mains g. Traiter simultanément les malades et le personnel h. Désinfecter le matériel et le linge de chacun des patients concernés par l’épidémie.
3. Traitement
La guérison spontanée est exceptionnelle, les complications sont surtout des infections streptococciques. Il peut parfois persister un prurit post-scabieux. Le traitement associe :
1. Traitements pour le malade 2. Produits pour l’environnement 3. Cas particuliers des visites
1. Traitements (per os ou application) pour le malade : Confère tableau de synthèse ci-dessous page5
Indications
- Dans la gale commune (conseillé dans les formes riches en parasites, à discuter dans les autres cas), une posologie d’Ivermectine (Stromectol®) en dose unique de 200µg/kg est efficace, encadrée par un jeûne de 2 heures avant et 2 heures après la prise. Le délai de guérison peut être tardif (jusqu’à 4 semaines). - Dans les cas de gale profuse, gale hyperkératosique, une deuxième dose d’ivermectine et/ou l’association à un traitement topique peuvent être nécessaires dans les 8 à 15 jours pour obtenir une guérison.
- Au-delà d’un délai de deux à quatre semaines, il faut discuter la possibilité d’une réinfestation et mettre en route un nouveau traitement (faible action sur les œufs). - En cas de surinfections cutanées, une antibiothérapie par voie orale, à visée antistaphylococcique ou antistreptococcique, (macrolide ou synergistine) pendant 7 jours peut être nécessaire. Elle peut être associée à un traitement local septique. Le traitement antibactérien doit être débuté 24 à 48 heures avant le traitement antiscabieux.
2. Produits pour l’environnement (seulement en cas de gale profuse):
- Esdépalléthrine, butoxde de pipéronyle (A-Par®) : solution en aérosol utilisée pour
la désinfection du linge, de la literie, des fauteuils
- Pyréthrinoïdes (Sprégal®) en spray Indications : A J1 du traitement après nettoyage, le produit type A-Par® est à pulvériser à
30 cm à l’intérieur des meubles de stockage du linge, sur les fauteuils tissus, dans les interstices des fauteuils plastiques, sur les rideaux en tissu, et la literie (matelas + housses + traversins)…. Il est recommandé d’attendre 3 heures avant de réoccuper la chambre. Le port d’un masque A2P3
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(réutilisable) ou FFA2P3 (environ 6 heures d’utilisation puis élimination) est fortement recommandé.
3. Cas particuliers des visites
- Informer les visites des patients - Deux cas sont à prendre en charge :
i. visites régulières et familles des patients qui sont à traiter comme des
personnes contacts (confère le médecin traitant)
ii. visites occasionnelles qui sont à informer seulement.
Tableau de synthèse : Traitements (per os ou application) pour le malade
Produits Molécule Condition- Contre indication Traitement Stromectol®
de 4 cp (Prix* :
hospitalier, agréé aux collectivités)
Application locale Ascabiol® Elenol® Scabecid 1%® crème Sprégal® aérosol Remarque : tenue
**Non remboursé par la sécurité sociale
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6 Bibliographie
1. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France –Section des maladies transmissibles. Avis du
27 juin 2003 relatif à la conduite à tenir devant un cas de gale.
2. Recommandations concernant la gestion de la gale dans les établissements de soins et médico-
3. Lutte contre les ectoparasites et agents nuisibles en milieu hospitalier. Guide de bonnes pratiques.
4. Réseau franc-comtois de lutte contre les infections nosocomiales. La gale dans les établissements
5. Reconnaître et traiter la gale en 2002. Revue Prescrire n°229, juin 2002 : 450-455. 6. La prise en charge de la gale. Paediatrics § Child Health 2001 ; 6(10) 784-6. 7. J. Testa, G. Feidironga, A. Auzemary, J. delmont. Etude de l’efficacité de l’Ivermectine Médecine
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PRACTITIONERS GUIDE FOR MEDICATIONS IN ALCOHOL AND DRUG DEPENDENCE INTRODUCTION It is likely the majority of chemically dependent persons will probably need medications (including both prescriptions and over-the counter) at some point in their recovery. At any time, such medications should only be taken as prescribed by their primary physician in conjunction with their addiction speci
Freedom Area School District N4021 County Road E Freedom, WI 54130-7593 920/788-7944 Phone 920/788-7949 Fax Medication Procedure Pupils requiring medication at school shall be identified by parents to the school nurse. A. Prescription Medication For any prescription medication, forms by the physician and parents allowing school personnel to give the medication (see fo