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fusion avec PSEG, s’il était couronné de succès, pourrait contribuer à ouvrir la voie à une redéfinition des frontières, des zones d’influence et des capacités Les origines
Après avoir présenté un panorama du secteur électrique aux États-Unis (voir Flux n°56/57), nous consacrons ce portrait d’entreprise à l’une des plus anciennes américain, qui joua un rôle central dans utilities, Exelon, qui est en passe de devenir un des groupes électriques américains l’évolution de l’industrie électrique dans la première partie du XXe siècle. Reve- Chicago (coté au New York Stock Exchange) s’installe à New York et devient en 1881 Chiffre d’affaires 2003, 15,8 milliards $ son, après avoir été celui d’un de ses agents en Angleterre. Il s’impose bientôt Production, transport, distribution et vente d’électricité et de gaz activités industrielles initiées par Edison.
Insull prend la direction du Département plupart privatisés, sont partie prenante XXe siècle, le secteur électrique améri- nouvelles entreprises susceptibles d’as- celle que connaît l’Europe. Alors que, de production et des applications créés et commercialisés par l’inventeur. Il par- concentration d’une telle ampleur : les sus de nationalisation qui s’ouvrent à la une structure industrielle très atomisée faciliter l’échange d’informations et de mations successives d’Exelon portent le ces différentes firmes. À partir de 1889, témoignage de la singularité américaine en matière d’évolution de l’industrie tion d’Edison General Electric, le holding différente des deux côtés de l’Atlan- actuel de remise en cause de la législa- dans les centrales de production. Insull, tion sur les concentrations, le projet de président (1892), décline l’offre et préfè- second lieu, il mise très tôt sur les éco- re prendre la direction d’une compagnie nomies d’échelle obtenues par l’installa- de production et de distribution d’élec- tion d’unités de production d’électricité tricité, la Chicago Edison Company, fon- d’électricité, la Commonwealth Edison la taille de son usine, installe des tur- se porter candidat à l’obtention de cette concession couvrant tout le territoire de ques clients localisés autour d’unités de leurs relations privilégiées avec l’admi- le courant continu en courant alternatif, nistration municipale, de sortir Insull du la ville, dont la population se monte à un permettant ainsi d’allonger les distances marché. Leur motivation est claire : ils de transport de l’électricité. Ces innova- 5000 utilisateurs d’électricité, presque tions, qui s’accompagnent d’une tarifi- table à Insull en l’obligeant à racheter cation incitative (heures pleines, heures besoins d’éclairage. Les industriels qui creuses), lui permettent de faire la diffé- l’utilisent dans leurs process produisent rence avec ses concurrents qu’il absor- se retirer de l’appel d’offre. Insull, qui détient des droits exclusifs d’achat des qui leur est nécessaire. Sous la direction dont il modifie complètement l’organisa- d’Insull, la compagnie s’affirme comme tion, les intégrant dans un système opti- l’entreprise de fourniture d’électricité la unités de production centralisées et de faute de possibilités d’acquisition d’ou- ce qui lui permet, d’une part, de gagner seurs de gaz et, d’autre part, de rache- applications de l’électricité se répan- locaux. Il parvient à ce résultat en intro- dollars. Puis il la fusionne avec sa propre régnant sur la ville de Chicago à cette entreprise et négocie les termes d’une que l’économie de la production est lar- l’exploitant à se rapprocher de la capa- cité maximale de génération de courant tés à la fourniture de gaz, puis au systè- tout au long de l’année. Il cherche donc une partie du territoire métropolitain.
à faire tourner son unité de production à mateur d’électricité, et prend le contrôle du bien-fondé de ce système, Insull mili- électrique la plus importante du monde.
participations et de filiales sont mis en siècle que l’Illinois commence à réguler faillite les uns après les autres, touchés la fourniture d’électricité, se substituant aux contrôles effectués par les villes. En ComEdison de se joindre à d’autres uti- lities pour étudier la faisabilité du lance- toire, auparavant limité aux frontières de ses obligations envers ses créanciers.
civil. En 1960, l’entreprise construit une principe d’une régulation par l’État. Il faut remarquer qu’Insull est un fervent défenseur de la régulation des electric utilities : il y voit une légitimation de leur d’électricité et mettant en faillite beau- garde-fou contre le retour à une compé- ciaux des utilities. De nombreux de ment situés dans l’Illinois, ce qui en fait tition qu’il considère comme peu satis- la principale firme de production d’élec- faisante (car elle ne permet pas de faire dans les entreprises d’Insull, sont rui- jouer à plein les économies d’échelle générées par les grands systèmes), un estimées à 700 millions de dollars : c’est duction nucléaire sur le plan national).
bon moyen d’attirer les investisseurs en la plus importante faillite de l’histoire américaine (elle le restera jusqu’à la cléaire accaparent l’entreprise qui orien- te ses efforts vers l’augmentation de ses à l’encontre des utilities privées et des d’autres electric utilities situées majori- Exelon dans la dérégulation
apogée, l’empire d’Insull est composé teur privé, il est accusé de banqueroute environ 10 % de la fourniture d’électrici- publicité trompeuse, et traîné en justice (4). Après plusieurs mois de procès, il électrique et gazier à la concurrence : possibilité de construire et d’exploiter filiales dans 19 États. Peu enclin à colla- accusations portées contre lui n’ayant pu être prouvées. Après la promulgation financières de New York, dont il craint la des activités de trading, accès des tiers puissance et l’influence, jaloux de son aux réseaux, possibilité pour les indus- indépendance, il privilégie l’appel aux les autres utilities contrôlées par Insull, triels, puis pour les clients résidentiels, récupère son indépendance. L’entrepri- se retrouve alors son rôle de producteur et fournisseur d’électricité du nord de En 1932, l’empire Insull s’écroule.
l’Illinois, couvrant l’agglomération de ter des choix stratégiques qui tranchent avec la majorité de ses concurrents.
Positions d’Exelon en Illinois et en Pennsylvanie Nombre de clients desservis. Sources : Pennsylvania Public Utility Commission, presse, 2003 de s’allier avec une autre utility au lieu d’investir dans les segments d’activité d’activité et de ses revenus de ses deux nouvellement dérégulés, option privilé- utilities (Chicago et Philadelphie), l’es- giée par la plupart de l’industrie. Fin vant à alimenter ses franchises « histo- riques » de distribution et de vente. S’il est exposé aux fluctuations des prix des ambitionnent d’élargir leurs activités à clients dans l’électricité et 460 000 l’international et prennent position sur clients dans le gaz. C’est la plus impor- les marchés de vente en gros de l’élec- tante utility de l’État de Pennsylvanie, tricité et du gaz, Exelon reste très ancré également exploitant d’unités de pro- que pour les endless opportunities que duction nucléaire. Grâce à cette fusion, va apporter l’ouverture des marchés, en sur son métier de fournisseur d’électrici- té intégré. Le groupe réalise cependant tantes entreprises américaines d’électri- cité, avec un revenu annuel d’environ 15 milliards de dollars, près de 5 millions de traverser sans trop de dégâts la période tumultueuse qui suit la faillite d’Enron d’électricité dans le nord-est du pays se à ce titre aux régulations non seule- ment des États de l’Illinois et de Penn- Energy dans l’exploitation de centrales à mal beaucoup d’entreprises, les obli- geant à adopter des plans de réorienta- mission) (5). C’est un des rares mouve- non pour agir en tant qu’intermédiaire, tion stratégique drastique : repli sur les ments de concentration entre deux utili- mais plutôt pour valoriser sa production activités régulées, vente de filiales à ties de deux États différents qui a été ini- l’étranger, cession d’actifs aux USA, clients à quitter la compagnie électrique en place, l’État a également décidé de marché aux opérateurs historiques.
En milliards de dollars. Source : Exelon arrêt ou réduction très sensible des acti- À la fin des années 90, c’est l’ouver- vités de trading, etc. Tous ces éléments rempli cet objectif, la Public Utility Com- mission décide de transférer de manière d’actifs, des corrections sévères sur les efforts du groupe. En effet, ce sont deux des États américains les plus en pointe en matière d’ouverture à la concurrence fournisseurs alternatifs, choisis à l’issue et Exelon a tout à craindre de l’arrivée d’un processus de mise aux enchères.
clients résidentiels sont ainsi transférés ticipations dans des activités de diversi- revenir à leur fournisseur historique dès législation prévoyant une ouverture pro- qu’ils le souhaitent (8). Cette opération, promesses (télécoms, fibres optiques) ; gressive à la concurrence pour la totali- très inhabituelle, a pour objectif de faire il doit trouver une porte de sortie à son tomber les barrières à l’entrée non tari- association avec British Energy qui, pris commerçants, puis résidentiels à partir faires qui peuvent entraver le choix d’un mesures particulières s’appliquant aux etc.). Si elle permet de faire évoluer rapi- 50 % dans cette filiale, Exelon se résout (dépenses effectuées avant la dérégula- tion suite à des demandes des autorités dollars. Sa participation dans Sithe fait aussi l’objet d’arbitrages délicats. Les entrants. En général, les firmes qui ten- contrôle total de cette filiale. D’une part, proposant des prix plus compétitifs.
déré (originaires d’autres secteurs ou groupes étrangers) : en général, elles giques, d’autre part, parce que le prix mesures à peu près similaires (ouvertu- prévu de manière contractuelle est trop élevé. Exelon n’a pas encore trouvé de échoués, gel des tarifs), mais a étendu sur les territoires de leurs homologues. Il terrain d’entente avec ses anciens par- la période de transition jusqu’en 2010.
faut souligner que l’activité de commer- rentabilité très élevés et induit des risques importants. L’expérience euro- Illinois (9) et la fragilité des fournisseurs électrique américaine, Exelon Electric & ayant des structures légères (low costs) l’électricité et 2 millions de clients dans d’énergie verte) parviennent à survivre le gaz, répartis dans trois États (Illinois, chiffre d’affaires de l’ordre de 27 mil- là : il va chercher à consolider ses posi- tions et à étendre ses activités, y com- donnent pas de gages d’une solidité à approuvé par le conseil d’administration ancienne filiale d’Enron qui a dû se pla- sente l’opportunité de reprendre Illinois Power, la seconde utility de l’État, dont la loi sur les faillites (juin 2002) et qui d’Exelon. Si elle réussit, les actionnaires s’est séparé d’une partie de son porte- feuille clients pour éponger ses dettes.
nouvel ensemble, ceux de PSEG, 32 %.
Elle s’est retirée du marché de Pennsyl- La décision des autorités devrait être mois. Il n’est pas évident que la SEC et publiques de l’État mettent leur veto à cette opération. Illinois Power sera cédé clients disséminés dans plusieurs États sède déjà deux petites franchises dans l’idée qu’une entreprise originaire d’un ses résultats financiers et doit probable- l’État. Exelon doit revoir ses plans.
autre État contrôle sa principale utility. ment compter avec la générosité de ses donner son aval à un projet qui créerait Le projet de fusion Exelon –
PSEG : vers la création d’Exelon
parts de marché dans l’Illinois et à la Electric & Gas ?
lon Electric & Gas détiendrait 27 % de la réduction des coûts, à la fois en matiè- re de production et de fourniture d’élec- poids lourd du secteur électrique améri- dépenses d’exploitation et d’investisse- Group Inc.), une opération estimée à 13 ment. Étant donné la compétitivité de milliards de dollars (10). Si le projet est accepté par les autorités de régulation Conclusion
Projet de fusion entre Exelon, créée en 2000 et PSEG, fondée en 1903.
Secteurs d’activités : production, transport, distribution et vente d’électricité et de gaz.
Activités principales dans trois États (Illinois, Pennsylvanie, New-Jersey).
D’autres groupes, qui ont eu à subir des refus de la part des autorités de régula- Chiffre d’affaires : $ 27 milliardsEBITDA : $ 5,8 milliards tion, pourraient revenir à la charge. En Capitalisation boursière : $ 40 milliards l’industrie électrique, qui militent pour un Nombre de clients électricité : 7 millions toilettage de la législation actuelle, qui Nombre de clients gaz : 2 millionsParc de production : 42 000 MW tion non nucléaires) (11). En outre, elle rationalisation de son portefeuille et de pourrait refuser l’opération afin de ne réduction des dépenses déjà entamées pas créer un précédent qui pourrait inci- par Exelon. C’est un groupe qui s’est ter d’autres firmes à s’engager dans de largement diversifié dans des activités est loin de faire l’unanimité. Le spectre d’étendre ses activités dans un État voi- le financement de projet et la production sin, encore peu atteint par l’ouverture indépendante aux États-Unis et à l’inter- du marché (12), de pénétrer de manière significative sur le marché de la distribu- raient profiter de l’expertise et des com- 1) Platt H. (1991). The Electric City : gulées. Elle vérifie leur comptabilité et nies, Citigroup Smith Barney, december Energy and the Growth of the Chicago Area, 1880-1930, University of Chicago 2) Antolin F. (2004), « Global Strategies jets de loi en faveur d’un assouplisse- lation de la SEC sur les 239 utilities pri- industry », Business History Conferen- 3) Des utilities encadrées, dont la de 300 000 clients (industriels et rési- ments sont avancées : a) la législation Commission (2004), Keystone competi- d’injecter de l’argent dans le secteur, b) aléas, bénéficient de taux d’intérêt 8) Barone R., Sullivan B. (2003), Exelon. 4) Wall Street Journal, 2 avril 2002.
Strong position but valuation full, UBS infrastructure et améliorerait l’état des réseaux de transmission d’électricité, clients résidentiels depuis l’ouverture leur politique d’extension sur d’autres segments, la structure de leur capital, le (2003), Exelon corp. 2007 – an earnings c) la régulation de la SEC est inadaptée.
leurs éventuelles opérations d’augmen- tation de capital, etc. Elle contrôle éga- Press, Exelon Acquiring PSEG in $12B The Cato Journal, vol. 16, n°1, Sokol D.
lement leurs acquisitions et les transac- « Discarding PUHCA », Edison Electric 11) Gordon G. (2004), Exelon acquiring entre activités régulées et activités déré- PSEG. A winning deal for both compa-

Source: http://chaireville.sciences-po.fr/documents/59Exelon.pdf

Advanced leaders’ reading

Advanced Leader’s Reading 1 Unit 1 The Common Cold If you’re like most people, you catch a cold at least once a year. It’s the most ________________? In fact, there are around 200 different viruses that cause a cold, and those 200 viruses are constantly changing. That’s why we can’t find a cure for the cold or _________________________. It’s not really one disease. Most o

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Ben studied Architecture and Design at the University Of Technology, Sydney, Australia. After completing his degree, Ben created his first animated short film, SUSHIʼS REVENGE. With this film, Ben traveled to London winning a course at Metro New Media through the European Junior Animator Competition. On Completion of the Course Ben returned to Australia to join Animal Logic as a senior Animator q

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